« Préparez le chemin du Seigneur », Mercredi 3 décembre 2025

Méditation du Père Bruno de Mas Latrie, délégué aux vocations pour le Diocèse de Paris

Entrer dans l’Avent avec un cœur disponible pour Dieu

Remerciements au chœur des moines de Fontgombault, Noël grégorien

Le deuxième cri qui retentit, en ce début d’Avent, dans le silence du désert : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ! » (Mt 3, 3).

Avant la naissance de Jésus, il faut une voix qui réveille les consciences, les endormissements.

Préparer le chemin du Seigneur, c’est laisser Dieu passer. C’est lui ouvrir un espace en nous, enlever les pierres de l’indifférence, combler les ravins de nos découragements, aplanir les collines de notre orgueil.

La conversion dont parle Jean n’est pas un simple effort de volonté ; c’est un mouvement intérieur par lequel nous laissons Dieu rectifier la route de notre cœur. Son appel à la conversion n’est pas une menace, c’est une promesse : celle d’un cœur renouvelé, capable d’accueillir la vie nouvelle que Dieu veut donner. « Produisez un fruit digne de la conversion », dit-il (Mt 3, 8). La vraie conversion n’est pas seulement dans les mots ou les intentions : elle se manifeste par des fruits concrets — un pardon accordé, un geste de justice, une réconciliation recherchée.

Il ne s’agit pas d’en faire plus, mais de faire de la place. Nos vies sont souvent encombrées de projets, d’attentes, de bruits intérieurs. Et peut-être que le vrai travail de l’Avent, ce n’est pas d’orner nos maisons, mais de désencombrer notre âme, pour que Dieu trouve place en elle.

Le désert où Jean prêche n’est pas qu’un lieu géographique : il est le symbole de la pauvreté où la Parole de Dieu peut retentir sans obstacle. Dans la Bible, le désert est l’espace du commencement : là où Israël a appris à écouter, à dépendre, à faire confiance. Dieu conduit toujours son peuple au désert pour le rendre libre. Et si, pour accueillir Noël, nous devions d’abord retrouver ce désert intérieur, cet espace de silence où la voix de Dieu se fait entendre ? Si nous profitions de ce temps de l’Avent, pour découvrir ou re-découvrir ces moments de silence, où nous descendons dans les profondeurs de notre cœur, pour nous laisser travailler par la Parole de Dieu

Écrire sur un papier ce qui encombre le cœur… et le déposer auprès de la crèche et demander cette grâce :

Seigneur, viens tracer en moi ton chemin. Aplanis ce qui résiste, relève ce qui s’effondre.
Que ton souffle balaie la poussière de mes routines, et que, dans le silence du cœur, je déco
uvre la joie de t’attendre.