Méditation du Père Bruno de Mas Latrie, délégué aux vocations pour le diocèse de Paris
Entrer dans l’Avent avec un cœur disponible pour Dieu
Remerciements au chœur des moines de Fontgombault, Noël grégorien

L’Avent avance, et déjà la lumière s’intensifie. Après avoir veillé et préparé, nous apprenons aujourd’hui à accueillir.
Accueillir, ce n’est pas seulement ouvrir sa porte : c’est laisser entrer une présence qui change tout. Dieu ne vient pas comme un étranger bruyant, mais comme une semence fragile déposée dans la terre du cœur. Isaïe contemple ce mystère dans une image bouleversante : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé ». La souche, c’est ce qui reste d’un arbre abattu : signe d’un passé brisé, d’une espérance coupée. Mais voilà qu’au cœur même de ce qui semblait mort, Dieu fait naître la vie.
Là où l’homme voit la fin, Dieu voit un commencement.
Et quand l’Esprit repose sur ce rejeton de Jessé — Esprit de sagesse, de conseil, de force, de connaissance et de crainte du Seigneur — c’est toute la création qui respire de nouveau. Loup et agneau habitent ensemble : la Parole réconcilie ce qui était divisé. Ainsi en est-il de toute vie qui s’ouvre à Dieu : elle devient un lieu de paix. Non pas parce qu’elle est parfaite, mais parce qu’elle est traversée par la Parole vivante.
Dieu ne se lasse jamais de recommencer. Il aime faire surgir la vie à partir de nos stérilités, la paix au cœur de nos guerres intérieures, la douceur dans nos duretés. Trop souvent, notre cœur ressemble à un champ encombré : les épines des soucis, les pierres du jugement, les broussailles des rancunes étouffent la Parole. Accueillir, c’est donc consentir à ce que Dieu travaille notre terre intérieure, qu’il arrache ce qui empêche la vie de croître. C’est croire qu’une simple phrase de l’Évangile, reçue avec foi, peut transformer le jour.
La, Parole de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une semence vivante. Elle germe lentement, silencieusement, mais sûrement, dans celui qui la garde. Comme dit saint Jacques : « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous, elle peut sauver vos âmes » (Jc 1,21). Chaque fois qu’un cœur s’ouvre, le Royaume s’enracine un peu plus dans le monde. Comme dit le Psaume 84 : « Des chemins s’ouvrent pour les cœurs qui trouvent leur force en Dieu. »
Alors, en ce dimanche, demande au Seigneur cette grâce simple et profonde :
Seigneur, fais germer en moi ta Parole.
Que les lieux secs de mon cœur refleurissent.
Apprends-moi à accueillir ta voix comme une semence de vie.
Et que, de mes pauvretés, surgisse ton printemps.