Méditation du Père Bruno de Mas Latrie, délégué aux vocations pour le diocèse de Paris
Entrer dans l’Avent avec un cœur disponible pour Dieu
Remerciements au chœur des moines de Fontgombault

« Veillez », « Préparez les chemins du Seigneur », « accueillez la Parole » et aujourd’hui « Me Voici ».
Une Parole magnifique que nous avons entendue, lundi, lors de la Fête de l’immaculée Conception, que nous avons la joie, chaque année, de fêter pendant l’Avent.
L’histoire du salut bascule parce qu’un cœur s’ouvre et dit : « Me voici. »
Ce « me voici » traverse toute la Bible. C’est la parole d’Abraham quand Dieu l’appelle (Gn 22,1). Celle de Moïse devant le buisson ardent (Ex 3,4). Celle du jeune Samuel dans la nuit (1 S 3,4). Mais sur les lèvres de Marie, il prend une profondeur nouvelle.
Dans cette scène, tout est humilité : un village sans renom, une maison ordinaire, une jeune fille qui ne revendique rien. Tout se passe dans une rencontre discrète, silencieuse, mais bouleversante.
Une salutation étonnante de l’Ange Gabriel à Marie : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28). Et il suffit d’une brève réponse de Marie pour nous recréer, de sorte que nous soyons rappelés à la vie. Comme dit Saint Bernard : « Marie, réponds une parole et accueille la Parole ; prononce la tienne et conçois celle de Dieu ; profère une parole passagère et étreins la Parole éternelle. »
C’est peut-être cela, au fond, la grande aventure de l’Avent : laisser Dieu prendre corps dans nos vies. Lui permettre d’habiter nos gestes, nos paroles, nos relations. Chaque fois que nous disons, comme Marie : « Me voici », quelque chose du Verbe se fait chair en nous.
Le « fiat » de Marie — « qu’il me soit fait selon ta parole » — n’est pas une résignation, mais un acte de foi. Elle ne comprend pas tout, mais elle sait que Dieu est fidèle, même quand son plan la dépasse. Elle accepte que sa vie ne lui appartienne plus tout à fait. L’accueil de Dieu en nous n’est jamais sans conséquence : il change nos projets, il renverse nos habitudes, il bouleverse nos certitudes. Mais c’est toujours pour faire naître en nous quelque chose de plus grand.
Le mystère de Noël ne se joue pas seulement dans la crèche, mais dans le oui du cœur humain qui s’ouvre à Dieu. Le plus petit de nos “oui” peut faire naître le Christ en ce monde.
Demandons cette grâce :
Seigneur, donne-moi un cœur qui écoute.
Un cœur capable de dire « me voici », même dans l’obscurité.
Que ma foi soit docile comme celle de Marie, pour que ta Parole puisse, à travers ma vie, continuer à prendre chair dans le monde.