Méditation du Père Bruno de Mas Latrie, délégué aux vocations pour le diocèse de Paris
Entrer dans l’Avent avec un cœur disponible pour Dieu
Remerciements au chœur des moines de Fontgombault, Noël grégorien

À quelques jours de Noël, la lumière s’approche. Mais c’est une lumière qui passe par le silence. Et ce silence a un nom : Joseph. Tout en lui respire la retenue, la discrétion, la paix. Aucune parole de lui n’est rapportée dans l’Évangile, mais son silence parle. Il dit la foi de celui qui fait confiance à Dieu sans tout comprendre.
Son rôle n’est pas spectaculaire. Dans l’histoire du salut, Joseph est la figure du croyant silencieux, de celui qui ne cherche pas à se faire voir, mais à servir. Joseph est le modèle de celui qui accueille et protège, qui laisse Dieu agir sans imposer sa volonté, et qui garde la paix dans son cœur malgré l’incompréhension. C’est là tout le secret de sa sainteté : il laisse Dieu écrire l’histoire à travers lui.
Être juste selon l’Écriture ne signifie pas être parfait ou sans peur, mais vivre en harmonie avec Dieu, marcher dans sa volonté même lorsque le chemin est obscur. Joseph est un homme de décision intérieure, de confiance tranquille. Il est attentif aux signes, obéit à la voix de l’ange, accomplit ce qu’il reçoit sans bruit. C’est dans cette disponibilité silencieuse que se révèle la grandeur d’un cœur humain au service de Dieu.
La tendresse et la fidélité de Joseph sont un écho anticipé du Cœur de Jésus, qui aimera et donnera sa vie pour le monde. En Joseph, la foi devient écoute. Il accueille un projet qui n’est pas le sien, il renonce à maîtriser l’histoire, et il choisit de faire confiance. Comme Marie, il dit à sa manière : « Me voici. »
L’Avent nous invite à entrer dans ce silence fécond. À apprendre, comme Joseph, à écouter avant d’agir, à accueillir avant de comprendre, à servir sans attendre d’explications. Dans un monde saturé de paroles et de bruit, Joseph nous enseigne la force du silence habité. Il ne fuit pas le réel, il l’habite avec foi. Il ne comprend pas tout, mais il aime. Et c’est ainsi qu’il devient le gardien du mystère de l’Incarnation.
Aujourd’hui encore, Dieu cherche des cœurs justes : non pas parfaits, mais ajustés à sa volonté. Alors, en ce dernier dimanche avant Noël, prions avec Joseph :
Seigneur, comme Joseph, apprends-moi à accueillir tes mystères avec un cœur juste.
Rends mon cœur attentif et fidèle, capable de protéger et d’aimer avec douceur.
Que je puisse, dans le silence de mes gestes, refléter la tendresse de ton Cœur pour le monde. Amen.