Samedi 25 février : avec Pierre, dire simplement au Seigneur ce que je ne comprends pas

Chers amis bonjour,

Pour son dixième message de Carême, celui qu’il nous a donné pour le Carême de cette année, le pape François nous fait méditer la « relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale ».

Centrant sa méditation sur le mystère de la Transfiguration, il nous invite à vivre nos efforts, nos sacrifices et tout ce qui fera notre Carême de manière non pas solitaire mais partagée ; partagée « avec ceux que le Seigneur a placés à nos côtés ». Il s’agit non pas de nous « réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires » mais d’écouter le Christ, comme y invite la voix du Père dans la nuée, en nous souvenant que « l’écoute du Christ passe aussi à travers l’écoute des frères et des sœurs dans l’Eglise ».

Je vous invite à lire et méditer ce message, que je ne veux pas paraphraser plus longtemps. Vous le trouverez aisément sur le site internet du Saint-Siège. Je voudrais plutôt que nous puisions dans ce message ce que nous pouvons en utiliser concrètement dans notre propre vie. François introduit sa méditation en affirmant que la Transfiguration est « la réponse du Seigneur à l’incompréhension manifestée par les disciples à son égard ». C’est intéressant à creuser pour nous à qui il arrive peut-être de ne pas comprendre ce que le Seigneur fait dans notre vie. Le pape rappelle, en le qualifiant d’« accrochage sérieux », le blocage de Pierre devant la première annonce de la Passion et de la Croix : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas » (Mt 16, 22). Pierre qui, pourtant, venait de confesser sa foi dans « le Christ, Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). Le pape rappelle les paroles fermes de Jésus à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt 16, 23).

Et il affirme que le fait pour Jésus d’emmener Pierre, Jacques et Jean à l’écart, sur une haute montagne, six jours après, est une réponse à l’incompréhension des disciples.

Forts de cette entrée en matière du Saint-Père, nous pourrions peut-être prendre le temps, en ces premiers jours de Carême, de faire le point de nos incompréhensions avec le Christ. Lui dire ce qui reste flou pour nous, incertain, aléatoire. Ce qui, peut-être nous indigne ou nous révolte. Hier encore, quelqu’un me disait avec simplicité, à propos de la maladie d’une personne encore jeune » : « je dis au Seigneur que je ne comprends pas ».

Dire au Seigneur nos difficultés, nos doutes, notre colère peut-être, notre impression qu’il ne répond pas, ou notre sentiment de son indifférence, c’est commencer le Carême en vérité.

Nous pourrons alors, je vous propose de le faire dans un second temps, laisser le Christ nous conduire « à l’écart et en hauteur », comme le relève le Pape. A l’écart pour prendre de la distance avec l’agitation qui peut-être nous guette, en hauteur pour nous détacher « des médiocrités et des vanités ».

Ayons confiance que dans le secret de notre prière, la réponse du Seigneur consistera d’abord dans un premier délestage : il nous aidera à nous débarrasser de notre propension à murmurer, à râler, à nous plaindre.

Mais il ne s’en tiendra pas là. Car qui que nous soyons, où que nous en soyons, il nous attend.