Chers amis bonjour,
Dans son homélie du mercredi des Cendres de l’année 2021, le saint-Père commente la phrase bien connue du prophète Joël : « Revenez à moi de tout votre coeur » (Jl 2, 12) par ces mots simples : « Le Carême est un voyage de retour à Dieu. Que de fois, poursuit le pape, affairés ou indifférents, lui avons-nous dit : « Seigneur, je viendrai vers toi après, attends … Aujourd’hui je ne peux pas, mais demain je commencerai à prier et à faire quelque chose pour les autres ». Et ainsi un jour après l’autre ».
Avec la même simplicité et un vrai sens de la formule, le pape rappelle que « notre voyage de retour à Dieu est possible seulement parce que son voyage aller vers nous a eu lieu ». Aussi pouvons-nous peut-être ces jours-ci, de la même manière que nous avons pris le temps samedi dernier de dire simplement au Seigneur ce que nous ne comprenions pas, de la même manière que déjà nous avons relu les premiers jours de notre Carême pour nous émerveiller de ce que produisent en nous l’attention renouvelée aux autres, la prière plus soignée et le dépouillement auquel mènent tant de manière de jeûner, pouvons-nous donc faire maintenant un nouvel acte de mémoire : nous souvenir du voyage aller de Dieu vers nous. Revenir sur la grâce de notre baptême, de notre confirmation, de notre vie eucharistique, pour parler des sacrements, ou encore revenir sur ces expériences, souvent très personnelles, qui nous ont fait ressentir que Dieu venait à nous personnellement.
Ceci fait, nous pourrons mieux nous intéresser à ce que le pape appelle les voyages retour. Ecoutons-le : « le voyage de retour à Dieu est entravé par nos attachements malsains, il est retenu par les liens séduisants des vices, par les fausses sécurités de l’argent et du paraître, par la lamentation d’être victime, qui paralyse. Pour marcher, il faut démasquer ces illusions ». Sévères ces paroles ? Oui, peut-être. Ou peut-être pas, selon que l’on revisite telle ou telle période de sa vie. Mais dans tous les cas, pour vivre des voyages retour direct, et pourquoi pas à grande vitesse, intéressons-nous, à l’invitation du pape, à tous ceux qui jalonnent l’Ecriture : par exemple le fils prodigue bien sûr (Lc 15, 11-32), ou encore le lépreux purifié qui revient pour remercier Jésus (Lc 17- 12-19). « Tous, rappelle le pape, tous nous avons des maladies spirituelles, nous ne pouvons pas les guérir tout seuls ; nous avons tous des vices enracinés, nous ne pouvons pas les éradiquer tout seuls ; nous avons tous des peurs qui nous paralysent, nous ne pouvons les vaincre tout seuls. (…) Nous avons besoin de la guérison de Jésus, il nous faut mettre devant lui nos blessures et lui dire : “Jésus, je suis ici devant toi, avec mon péché, avec mes misères. Tu es le médecin, tu peux me libérer. Guéris mon cœur” ».
Je vous souhaite une très bonne journée