1er dimanche de l’Avent : Introduction
Chers amis bonjour,
Prier avec l’Église
Je vous propose d’entrer cette année dans l’Avent en méditant à partir de la Liturgie des Heures. La Liturgie des Heures est en effet une porte d’entrée dans la prière de l’Église ; elle contient des trésors merveilleux et parfois quelque peu cachés qui aident à entrer dans le mystère que nous célébrons. Elle assure une pédagogie que nous allons suivre, semaine après semaine pour nous laisser transformer par la belle fête de la Nativité, objet de l’attente de ce temps privilégié.
La Liturgie des Heures est la prière qui rythme la journée des personnes consacrées. Elle ne leur est pas réservée car tout fidèle laïc est invité à la dire. On distingue traditionnellement les sept temps de la journée par lesquels les consacrés sont appelés à se tourner vers le Seigneur. Certains sont plus solennels que d’autres :
- l’office des lectures ou les vigiles
- les laudes, l’office du matin
- les petites heures : tierce, sexte et none.
- les vêpres, l’office du soir
- les complies, l’office pour entrer dans la nuit
La prière principale de ces offices est la prière des psaumes. Elle nous fait entrer dans la grande prière juive, prière du Temple ou prière de l’exil, prière de supplication ou prière de louange. Depuis l’antiquité, la prière des psaumes et des cantiques a été encadrée par une composition à partir des versets de la Bible appelée « antienne » et qui leur donne une sorte de couleur particulière, l’expression d’une attente ou d’une joie. Je vous propose de nous arrêter sur une série d’antiennes particulièrement célèbres de ce temps de l’Avent, appelées les Grandes antiennes ou encore les « ô » de Noël parce qu’elles commencent par l’interjection exclamative et solennelle s’adressant au Messie qui va naître.
Des antiennes antiques
Ces antiennes viennent introduire le chant du Magnificat, cantique de l’office des Vêpres où, alors que le soleil s’apprête à quitter cette terre, nous nous unissons au chant d’action de grâce de Marie pour les merveilles que le Seigneur a faites durant le jour.
Durant le temps de l’Avent, à partir du 17 décembre, c’est-à-dire, exactement sept jours avant la Nativité, les antiennes du Magnificat changent pour appeler la venue du Messie. Celles que nous chantons sont connues depuis le IXe siècle et ont possiblement été écrites dès le VIIe siècle par le pape saint Grégoire le Grand. Nous les trouvons dans le recueil d’antiennes le plus ancien connu à ce jour, appelé antiphonaire de Compiègne et daté de l’an 877. Elles ont été un véritable soutien dans l’annonce de la foi en France et ont inspiré de grands compositeurs, tel que Marc-Antoine Charpentier au XVIIe siècle. Chanter et prier ces antiennes c’est donc se mettre dans les pas des générations de chrétiens qui, depuis la fin de l’Antiquité, célèbrent et appellent la venue de leur Seigneur et Messie, Jésus Christ, de Nazareth.
Pour cette première méditation introductive, je vous propose de reprendre le cantique de Marie au service duquel se mettent ces antiennes. Vous pourrez le lire et le méditer pendant cette semaine. Il conclut maintenant cette introduction pour faire résonner en nous la joie de l’attente : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ».