2e enseignement de l’Avent : Ô Sapienta

Entrer dans l’Avent avec les grandes Antiennes « Ô »

Chers amis, bonjour,


« Ô Sagesse de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité, viens, Seigneur, viens nous sauver ! ».

La forme tripartite
Je viens de proclamer la première de la série des Grandes antiennes de Noël du Magnificat. Dom Guéranger, refondateur de Solesmes, rappelle la convenance entre le chant du Magnificat et l’attente de Noël parce que c’est sur le soir du Monde, vergente mundi vesperae, que le Messie est venue. Peut-être aurez-vous remarqué la forme tripartite de cette antienne, forme qui s’applique à l’ensemble de ces sept antiennes ? Je la reprends avec vous aujourd’hui.

Ô Sagesse
L’antienne commence par une adresse au Fils de Dieu et lui confère un titre spécifique. Il est la Sagesse de la bouche du Très-Haut. Ce titre renvoie au livre de Ben Sira où la Sagesse divine qui fait son éloge se proclame : « Je suis sortie de la bouche du Très-Haut et, comme la brume, j’ai couvert la terre » (Si 24, 3). Jésus est sorti de la bouche du Très-Haut. Il est sa Sagesse par lequel le monde a été créé. C’est la raison pour laquelle il couvre la terre de sa présence. Saint Paul, dans l’épître aux Colossiens écrit qu’il est l’image du Dieu invisible, « en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, puissances, principautés, souverainetés, dominations, tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui » (Col 1, 16-17). Saint Jean, dans son évangile, le contemple comme le logos, le Verbe de Dieu, présent auprès de Dieu ; au commencement. « C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui » (Jn 1, 2-3).

Enseigne-nous le chemin de vérité
L’antienne poursuit par un déploiement du titre donné au Christ et par une demande : « toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité ». Nous venons de contempler le Verbe Créateur, nous nous tournons maintenant vers lui dans un appel qui révèle notre attente. Nous avons besoin de lui pour connaître le chemin de vérité. La vérité n’est pas seulement une donnée, elle est un chemin. Elle déploie ses effets dans une humanité qui est appelée à progresser dans la connaissance de Dieu, du monde et de soi-même. Nous avons besoin pour cela que Dieu vienne dans notre monde et qu’il se fasse l’un de nous. La vérité ne se réduit pas à un objectif intellectuel ou philosophique. Elle est relation avec une personne qui a donné forme au monde.

Viens Seigneur, viens nous sauver
Alors intervient le cri final : « viens Seigneur, viens nous sauver ». « Hoshia na » chantons nous dans le chant du Sanctus à la messe, ce qui signifie, « je t’en prie Seigneur, sauve ». Il est ici adjoint à l’appel qui exprime l’ardent désir que nous avons qu’il vienne : « Viens Seigneur, viens nous sauver ». Il s’agit ici de faire grandir notre désir et notre conscience du besoin de Dieu dans notre existence, ici et maintenant, afin qu’il la recrée, qu’il la transforme et qu’il la sauve.