La Samaritaine nous a entraîné dans son sillage. D’étranger, Jésus est devenu à ses yeux un prophète, puis le Messie. Elle en a été transformée, elle l’a annoncé. Nous sommes invités à sentir, comme elle, notre cœur s’ouvrir. Nous pouvons alors comprendre que, comme le Pape François le rappelait dans son message pour le Carême 2015 : ce temps est un « temps de grâce » (2 Cor 6, 2). Dieu ne nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Il n’est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive ».
Si nous nous sommes laissés entraîner par la Samaritaine, ce n’est pas seulement pour nous. C’est aussi pour les autres. L’annonce de la rencontre aux habitants de la ville de Sykar est destinée à leur faire connaître à leur tour le Christ, mais aussi à les secourir. Il en va de même pour nous. L’évangélisation est le souci du bien spirituel des autres, mais elle ne peut être dissociée du souci de leur bien-être tout court, de leur « mieux-être ». « Même en tant qu’individus, rappelle le pape, nous sommes souvent tentés d’être indifférents à la misère des autres. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images bouleversantes qui nous racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et d’impuissance ? »
Et le pape de décliner trois conseils que nous pouvons prendre à notre compte comme manière de tenir ferme :
- prier, par exemple, à l’occasion de la nouvelle édition des « vingt-quatre heures pour le Seigneur » voulue à cette époque par François, édition qui se décline cette année entre le 17 et le 19 mars.
- « aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église ».
- enfin, me convertir vraiment « parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères ».
La Samaritaine a laissé Jésus dilater son cœur. A l’invitation de Benoît XVI cité par le pape François dans ce message pour le Carême 2015, nous pouvons faire de ce temps de conversion « un parcours de formation du cœur ».