Comment trouver ma vocation ?

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Tu as dix-sept ans, vingt ans, vingt-cinq ans, plus peut-être.
Tu es étudiant, étudiante, ou bien tu as déjà un métier et tu travailles depuis quelques années. Pourtant tu n’es pas définitivement fixé dans la vie. Tu t’interroges sur ton avenir. Tu es chrétien, tu cherches à vivre ta foi de ton mieux, tu appartiens à une communauté dans laquelle tu partages l’eucharistie, tu participes peut-être à un groupe de prière ou à une équipe de révision de vie.

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Quand tu envisages ton avenir, les mots de service ou de consécration te viennent assez spontanément à l’esprit. Mais comment servir ? A quoi, à qui te consacrer ? Tu ne sais pas bien. Vas-tu achever tes études, entrer dans la vie professionnelle, vas-tu continuer d’exercer ton métier, te marier, vivre une vie de laïc chrétien engagé, prendre des responsabilités dans ta paroisse ? Peut-être. Cette perspective t’apparaît bonne, normale ; tu es sûr que tu pourras t’y épanouir.

Pourtant, un jour, l’idée de servir autrement s’est présentée à toi. Au début, tu l’as peut-être écartée, comme une idée sans consistance. Prêtre, moi ? Religieux ? Religieuse ? Laïc consacré ? Non, ce n’est pas fait pour moi. Mais l’idée t’a poursuivi. Tu t’y es accoutumé. Tu t’es dit pourquoi pas ?

Et donc te voilà dans l’expectative. De temps en temps, tu penches d’un côté et quelques jours après, tu penches de l’autre. Les raisons pour et les raisons contre s’entremèlent. Comment savoir à quoi Dieu t’appelle ?

Ton expérience est peut-être différente : un jour, le désir de consacrer ta vie dans le sacerdoce ou dans la vie religieuse s’est imposé à toi nettement, clairement. Tu penses sincérement que le Seigneur te demande de tout quitter. Mais il t’arrive quand même de te demander si tu ne te trompes pas. Tu sais bien qu’on ne peut pas régler seul une affaire de cette importance. Comment faire pour t’assurer que tu t’es bien engagé dans le bon chemin ?

Tu es responsable de ta vie. N’hésite pas à t’y engager, mais cesse de la posséder et tiens-toi à l’écoute.

D’abord, ne te presse pas trop. Ne mets pas le Seigneur en demeure de te répondre tout de suite. Ne cherche pas à le contraindre, il se déroberait. Quelle que soit la direction qu’il t’indiquera un jour, il t’appelle aujourd’hui à partir avec lui sur la route. Tu ne sais pas exactement combien de temps va durer ta recherche. Tu voudrais que les choses soient réglées très vite. Ce sera peut-être le cas, mais tu n’en sais rien. Tu crains de perdre ton temps ? Rassure-toi, ce temps de recherche est au contraire un temps précieux, riche d’expérience. Il y a une chose au moins dont tu es sûr : le Seigneur marche avec toi. Tout au long de la route, il veut te dépouiller de toi-même et se révéler à toi. Il a le temps, Lui. Il est patient.

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Ne sois pas étonné des obscurités, des combats que tu dois mener, des longues hésitations dont tu as parfois l’impression de ne pas pouvoir sortir. On n’édifie pas sa vie sans peine, sans rencontrer des obstacles, des difficultés. N’attends pas sans rien faire que la lumière te vienne d’en-haut, tout à coup. Tu pourrais attendre longtemps. Vis de ton mieux la vie que Dieu te donne aujourd’hui, avec ses questions et ses luttes. C’est là qu’Il te parle. Tu veux la lumière : ne reste pas au bord du chemin à regarder les autres passer. Le Seigneur fait appel à ta liberté. Il te dit : « Si tu veux être mon disciple… »

Il attend que tu t’ouvres à sa Parole et que tu lui fasses confiance. Car le plus grand risque que tu cours, c’est d’être propriétaire de ta vie, de ton projet, de ta vocation. Es-tu prêt à écouter ces paroles du Seigneur : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » ? Remets-toi entre ses mains, abandonne-lui ton avenir ; sinon il ne pourra pas te conduire, tu ne serais pas assez disponible. Tu dis « je veux » avec beaucoup d’élan et de générosité, mais il faut que ton désir devienne réponse à son appel. A ton tour, dis-lui « Si tu le veux, Seigneur. »

Se rendre prêt à faire ce que le Seigneur veut est une entreprise difficile. Bien des obstacles se dressent entre nous, plus ou moins subtils. En particulier, nous craignons de perdre la maîtrise de notre vie à laquelle nous tenons tant, nous avons peur de ne plus être responsables de nos décisions. Et pourtant tu verras : si tu peux dire au Seigneur « Oui Seigneur, je veux ce que tu veux », tu seras étonnamment libre.

Et si tu ne comprends pas tout de suite comment on peut être à la fois responsable et non-propriétaire, libre et disponible entre les mains de Dieu, ne t’étonne pas. Ce n’est pas un problème à résoudre. C’est une expérience à faire. Laisse au Seigneur le temps de t’y conduire.

Laisse-toi aimer par le Seigneur et vis à fond ta vie chrétienne.

Tu veux savoir ce que tu vas devenir, mais le Seigneur te fera vite découvrir que c’est Lui qui est le plus important ; tu étais tenté de penser d’abord à toi et voici qu’il t’invite à penser à lui. Tu vas mieux comprendre qu’il t’aime d’un amour unique ; ton premier vrai travail est de te laisser aimer par lui.

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Prends le chemin de la prière ; tu connais déjà ce chemin ? Prends-le de façon plus régulière, plus continue. Tu vas découvrir le visage du Seigneur en écoutant sa Parole. Il t’apprendra peu à peu à fonder sa vie sur lui. Il te comblera de joie.

Si tu as fait cette expérience, tu sais déjà combien le Seigneur ouvre le cœur auquel il se révèle. Quand l’Évangile résonne en toi, tu as envie de le mettre en pratique. Tu as envie d’annoncer ce Christ que tu découvres. Ta vocation n’est pas pour toielle est pour les autres, particulièrement pour ceux qui ne croient pas, pour ceux qui n’ont pas découvert le visage du Christ. Celui qui cherche sa vocation entre dans la mission de l’Église. Dire Jésus-Christ est l’objectif de toute vie chrétienne. C’est dans cette dynamique que tu dois entrer.

Aussi, fais attention lorsque tu te demandes « Où vais-je m’épanouir le mieux, où serai-je le plus à l’aise ? » Ta question est légitime. Mais à trop te regarder, tu pourrais te rechercher toi-même. Quand tu auras trouvé le sens de l’appel que entends, tu seras vraiment heureux car tu seras donné au Seigneur et aux autres au mieux de tes possibilités. D’ailleurs, dès aujourd’hui, même si tu es dans l’incertitude, n’es-tu pas heureux de connaître le Seigneur et de le faire connaître ?

Accueille sans réserve la vie du Seigneur en toi. Ton goût du service, ta générosité, ton désir de témoigner, voici que tu prends conscience qu’ils viennent d’un Autre, du plus intime du cœur de Dieu. C’est son Esprit qu’il te communique. C’est bien toi qui agis et qui parles, et pourtant tu as la certitude qu’il agit et qu’il parle en toi. Peut-être même as-tu compris, ne serait-ce que de manière furtive, comme une réalité merveilleuse, cette parole de saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. »

Chercher ta route va donc t’aider à devenir meilleur chrétien. Et si tu sens croître en toi le goût de Dieu et le goût du témoignage, c’est le signe que ta recherche est droite et ajustée au désir de Dieu.

Ta vocation est une vocation dans l’Église et pour l’Église.

N’oublie surtout pas qu’un chrétien est un membre de l’Église. Quand tu cherches ce que le Seigneur attend de toi, c’est ta place dans l’Église que tu cherches. Saint Paul compare l’Église à un corps dont les membres sont articulés entre eux et dont le Christ est la tête, c’est-à-dire la source de la vie qui s’écoule dans les membres. Il la compare aussi à une construction dont les pierres sont ajustées les unes aux autres et dont le Christ est la pierre angulaire qui tient l’ensemble de l’édifice. Tu as peut-être déjà expérimenté combien le partage, la prière avec d’autres sont essentiels à ta vie chrétienne. Tu es membre du peuple de Dieu. Tu as beaucoup reçu de lui. Il t’a engendré à la foi. C’est en lui et avec les autres chrétiens que tu te nourris de la Parole et du Pain. Comment vas-tu te mettre à son service ?

Ta place n’y est pas marquée d’avance comme une case dans laquelle tu n’aurais plus qu’à t’insérer ; chercher sa vocation, ce n’est pas déchiffrer ce qui serait déjà écrit. Ton avenir, le Seigneur t’invite à le faire avec lui, à travers les événements de ta vie, les multiples décisions que tu prends au jour le jour. Tu en es responsable. Fais fructifier les talents que tu as reçus ; mets-les au service des autres. Et rends-toi disponible. Le Seigneur t’apprendra peu à peu à reconnaître son appel.

Sois convaincu que, dans l’Église, toutes les vocations sont belles. On ne prend pas tel ou tel chemin par mépris des autres chemins, mais parce que Dieu nous appelle sur celui-là et non pas sur tel autre. Il faut des prêtres pour rassembler l’Église au nom du Christ-Pasteur et pour communiquer sa vie. Il faut des religieux, des religieuses, pour être témoins de l’avenir auquel Dieu appelle le monde, pour signifier que son amour saisit chacun au plus intime de lui-même, au point d’entraîner des renoncements surprenants aux yeux des hommes. Il faut des laïcs chrétiens pour montrer que l’Évangile peut transformer le monde et que l’amour du Seigneur peut être vécu à travers la vie du couple, la vie professionnelle, les engagements humains.

Ces trois vocations sont complémentaires dans l’Église. Que serions-nous les uns sans les autres ? Si tu comprends cela, tu vois bien que ta vocation, quelle qu’elle soit, est une vocation pour les autres, pour l’Église.

Si tu es un membre parmi d’autres, une pierre parmi d’autres, les autres membres et les autres pierres ont quelque chose à te dire par rapport à ta vocation. Écoute-les.

Tu as une responsabilité envers eux ; ils ont aussi une responsabilité envers toi. Si tu veux être prêtre, religieux, religieuse, c’est l’Église qui, finalement, te dira si tu peux l’être. C’est elle qui sera la voix du Seigneur. Car le Seigneur qui te parle au cœur te parle aussi par l’Église.

Dans l’Église, tu trouveras des interlocuteurs.

Si tu cherches à quoi Dieu t’appelle, il est nécessaire que tu parles avec quelqu’un qui puisse t’aider à voir clair dans ta vie ; adresse-toi à une personne en qui tu aies confiance : un prêtre, un religieux, une religieuse, un laïc formé à l’accompagnement. Il te faut quelqu’un dont l’expérience de foi te permette de comprendre ta propre expérience. Il ne choisira pas à ta place. Il ne sera pas non plus un devin qui verrait ce que tu ne vois pas. Mais par son écoute, par son respect de ta liberté, par sa parole discrète, il t’aidera à discerner l’essentiel de l’accessoire, à relier les éléments de ta vie qui te paraissent éparpillés, à faire des choix libres.

Cet accompagnateur sera pour toi un témoin de l’Église. Bien sûr, tu ne parleras pas seulement avec lui. Tu dialogueras aussi avec le responsable des vocations de ton diocèse. Un jour, en effet, tu sentiras le besoin de confier plus ouvertement à l’Église ton désir. Ta question ne te concerne pas toi seul, elle concerne aussi l’Église. Et l’Église t’accueillera et t’aidera. N’aie pas peur d’être « embarqué », « récupéré ». Ta liberté sera respectée. Pour l’Église comme pour toi, bien sûr, il s’agit de faire la volonté du Seigneur.

Le responsable des vocations te donnera l’occasion de partager avec d’autres jeunes qui se posent la même question que toi. Vous pourrez ainsi vous aider les uns les autres, progresser ensemble dans l’amour du Seigneur et la recherche de sa volonté.

Relis ta propre histoire : le Seigneur y a laissé sa trace.

A travers ces multiples rencontres et dialogues, tu seras provoqué à relire ton histoire. Essaie de la comprendre ; c’est dans cette histoire que le Seigneur te parle, c’est en elle qu’il trace le chemin sur lequel il te conduit. Ton histoire, c’est tout ce que tu as reçu et tout ce que tu vis aujourd’hui, dans ta famille, parmi tes amis, dans ton milieu étudiant ou de travail, ou encore les événements qui t’ont marqué, les lignes continues et les changements brusques, les périodes où il ne se passe rien et celles où les événements affluent.

En essayant de relire ainsi ta vie, tu te comprendras mieux toi-même, et surtout tu discerneras mieux l’action du Seigneur en toi.

Car ton histoire est une histoire avec Dieu : même si tu n’en as pas toujours été conscient, il était avec toi. Cherche sa trace : tu es solidaire de beaucoup de personnes avec qui tu as vécu, travaillé ; as-tu entendu leur appel ? Comment est-ce qu’il retentit en toi aujourd’hui ? A quoi est-ce qu’il t’invite ?… Tu as construit ta propre vie d’homme ou de femme. Tu as fait des études, tu as acquis un métier. Maintenant, qu’est-ce que cela signifie pour toi ? Le Seigneur ne te demande pas de les renier même si, peut-être, il te demande d’y renoncer… Depuis longtemps peut-être, tu as pris des responsabilités dans ta paroisse. Quelle attitude a été la tienne au milieu des autres ? A-t-elle évolué ? A travers cette évolution, quel appel se dessine ?

Ce sont ces questions et bien d’autres que tu te poseras tout en continuant à vivre et à essayer de comprendre ce que tu vis.

Beaucoup de gens ne croient pas spontanément que Dieu leur parle ainsi à travers ce qu’ils vivent. Ils pensent que leur avenir est inscrit dans les cieux comme une destinée fatale. Ils veulent découvrir ce que Dieu sait et ils s’étonnent de rester si longtemps dans l’incertitude. Pourquoi ce qui est déjà établi leur reste-t-il ainsi caché ? Et quel est donc ce Dieu qui refuse de dire ce qu’il sait et qui nous laisse ainsi dans l’angoisse ?

C’est vrai que Dieu nous connaît aujourd’hui et demain. Mais notre avenir, Il nous le révèle en l’accomplissant avec nous, chaque jour un peu plus. C’est en nous ouvrant peu à peu à sa Parole, en vivant de sa vie, que s’éveille en nous doucement, souvent à travers luttes et souffrances, la liberté docile à son Esprit et qui, un jour, dira oui à son appel.

Quand le Seigneur fait signe…

A quoi le reconnaîtrons-nous alors ? A plusieurs signes qu’il faudra toujours tenir ensemble : un désir qui dure, car notre Dieu est le Dieu de la fidélité ; une joie profondepaisible, qui est la joie de se donner, qui nous ouvre aux autres, car notre Dieu est le Dieu de la joie et de la paix et parce qu’il trouve lui-même sa joie à se donner ; les fruits produits dans notre vie chrétienne, car notre Dieu accomplit lui-même ce qu’il dit, et tout désir qui ne porterait aucun fruit serait un rêve ; enfin l’appel de l’Église qui te fera signe au nom du Christ.

Avant ce choix qui orientera ta vie et qui sera en même temps réponse à l’appel du Seigneur, tu auras à faire d’autres choix, plus limités ; ils te conduiront au choix définitif. Ne les méprise surtout pas. Ils sont des étapes nécessaires. Ils ne te livreront pas d’emblée la clef de ton avenir. Et pourtant ils la détiennent, car le Seigneur t’éclairera dans la mesure où tu lui feras confiance, chaque jour, à chaque étape.

Et même si la route aujourd’hui te paraît obscure, la découverte du Seigneur vaut bien le prix de ta recherche.

Père Bernard Pitaud

Être appelé à quoi ?

« Le Seigneur appelle. Il appelle chacun de ceux qu’Il veut voir devenir prêtres. Peut-être y a-t-il ici plusieurs jeunes qui ont entendu cet appel dans leur cœur, l’envie de devenir prêtres, l’envie de servir les autres dans les choses qui viennent de Dieu, l’envie d’être toute leur vie au service pour catéchiser, baptiser, pardonner, célébrer l’Eucharistie, soigner les malades… 

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