Etre prêtre : une vocation, non un métier !

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Les prêtres ne sont pas des « fonctionnaires » mais des « pasteurs ». Selon la Parole de Jésus lui-même : « le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10, 11)

Les vocations sont diverses : il y a celle des laïcs, qui sont le plus souvent appelés au mariage et qui reçoivent le don de semer l’Évangile en plein monde ; celle des religieux, appelés à « suivre le Christ de plus près » : à vivre pauvres, chastes et obéissants comme Lui, simplement parce qu’ils l’aiment…

Je dirai ici seulement quelques mots à propos du sacerdoce, car on en parle si peu.

Pourquoi nous faut-il des prêtres ?

Est-ce pour s’occuper du service de la paroisse, afin qu’en chaque église il se passe encore quelque chose ? Est-ce pour faire marcher telle ou telle association ou pour présider un conseil ? Non. Pour organiser certaines activités paroissiales ou pour s’occuper des nouveau-nés ou des morts ?…

La raison, c’est que Jésus a dit : « Il vous faut des prêtres. » Il a choisi des apôtres, il les a pris parmi la foule qui le suivait et il les a institués. Mais pourquoi ?

Pour annoncer

Nous avons besoin de prêtres pour que l’Évangile soit proclamé. Tu dis : « Il y a beaucoup de laïcs qui proclament l’Évangile. Il y en a toujours eu dans l’Église, des gens non ordonnés qui ont beaucoup prêché. » C’est vrai. Mais le prêtre prêche autrement que le laïc. Comment ?

Ce sont les apôtres et leurs successeurs qui proclament l’Évangile sous garantie de telle façon que tu es sûr que ce qu’ils disent aujourd’hui, Jésus le disait. Cette grâce est liée à l’ordination. C’est une question de foi. Il se peut que le prêtre prêche moins bien qu’un laïc plein de talent. Mais la garantie que la parole annoncée soit la parole de Jésus, le laïc ne l’a pas ; elle est propre au prêtre. Tu ne peux donc pas te passer de lui.
Le prêtre n’est pas un orateur, mais un prêcheur ; ce qui est différent. L’orateur jouit de moyens humains. Il peut tout faire à la perfection, mais un prédicateur est mandaté, avec la garantie de Jésus qui le soutient. S’il parle, c’est la parole que Jésus lui-même aurait dite aujourd’hui.

Pour célébrer

Beaucoup de gens peuvent animer des liturgies communautaires. En quoi l’action du prêtre diffère-t-elle de celle du laïc ? C’est au moment où il dit : « Ceci est mon corps » et « Ceci et mon sang ».
Il s’agit alors vraiment du corps et du sang de Jésus, même si ces mots ont été dits sans talent ou en bégayant. La garantie que cette parole est la parole de Jésus, est liée au prêtre.

Pour donner sa vie

Le troisième rôle du prêtre, c’est de présider la communauté. Mais il y a des laïcs qui peuvent présider une assemblée avec plus de savoir faire. Où est la différence ?

Ce n’est pas que le prêtre ait plus d’impact, plus d’expérience des hommes, plus de savoir faire face à des groupes… Le prêtre n’est pas un chef, mais un pasteur. Un pasteur réunit les gens pour les conduire vers l’amour de Dieu et du prochain. Il a du cœur pour ses paroissiens et il donne sa vie. Un animateur ne doit pas donner sa vie pour le groupe, un maire ne doit pas donner sa vie pour sa commune. Cela n’appartient pas à sa tâche. Le pasteur, lui, doit donner sa vie.
Bref : le prêtre annonce, célèbre et conduit la communauté d’une manière différente de celle de l’orateur, de l’animateur et du chef. Cette différence est liée à l’ordination.

Si tu me demandes de le prouver, je dois confesser que je ne le puis. Sans la foi, on ne peut comprendre le prêtre. C’est le drame de notre temps. Nous sommes rivés à la psychologie, à la sociologie, à l’anthropologie… Et nous sommes peu capables de regarder à travers les phénomènes vers la profondeur de la foi. (…)

Se donner totalement et pour toujours

Le prêtre, c’est celui qui, au nom de Jésus, avec lui et en lui, et pas seulement en son nom, est délégué. Jésus parle en lui, célèbre en lui et guide en lui. Il est donc important que le prêtre se rende compte que le Christ l’habite d’une manière toute particulière : comme la Tête de son Église.

Le sacerdoce est une vocation, non un métier. Il est demandé au prêtre de se donner entièrement et pour toujours, totalement et en tout. Cela n’est pas demandé à tout le monde. Pourquoi à lui ?

Si vraiment il parle au nom de Jésus, célèbre en sa personne et préside en sa personne par amour de la communauté entière, alors il ne s’agit pas d’un contrat à durée limitée, mais d’un don pour toujours. Il ne s’agit pas d’une association temporaire en vue de la construction d’un pont ou d’une autoroute.

Quand il s’agit d’une vocation au service de Dieu, la collaboration n’est pas passagère ; elle est pour toujours. A ce niveau de profondeur, il n’y a pas d’autre issue que l’engagement définitif. Je ne peux donc pas me représenter un sacerdoce temporaire. L’engagement d’une chorale n’est pas définitif, celui du président d’un conseil pastoral non plus, ni celui des catéchistes. Mais je ne peux m’imaginer la tâche d’un pasteur qui agit au nom du Christ comme un engagement à terme : le Christ l’habite et le tient pour toujours.

Il est donc possible que le prêtre soit moins bon qu’un laïc sur le plan de l’animation, car il n’est pas un animateur, mais un célébrant. Ses paroles et ses gestes dans le sacrement de la réconciliation, dans l’eucharistie, dans l’onction des malades, dans la confirmation, sont identiques à l’action de Jésus. Ils ont la même efficacité et la même force.

Cardinal Godfried Danneels

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