Qu’est-ce que la vie religieuse ?

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Qu’est ce qui caractérise la vie religieuse, sa mission ? C’est la question fondamentale que nous avons à nous poser.

Au service du dessein de Dieu

Ici, il nous faut prendre un peu de recul, de manière à la situer dans le dessein de Dieu. Le dessein de Dieu est essentiellement de susciter des vivants spirituels.

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Ce que le Christ est venu accomplir a été de détruire les forces de mort par sa passion et, par sa résurrection, de vivifier la nature humaine en la remplissant des énergies de l’Esprit. L’humanité glorieuse de Notre-Seigneur est le modèle même des vivants ; c’est lui qui est le véritable Vivant, car la vraie vie n’est pas la vie du corps ni la vie de l’intelligence ; elle est essentiellement la vie de Dieu communiquée à la nature humaine. Et ceci accompli d’abord dans la chair du Christ, dans une chair semblable à la nôtre, à partir de la chair du Christ, tend à se communiquer à toute chair. Le Christ glorifié, exalté à la droite du Père, répand l’Esprit dont il est lui-même empli en plénitude. Et l’Esprit-Saint communiqué par le Christ se répand dans l’humanité pour susciter partout des vivants.

Mais il y a des âmes que la grâce de Dieu touche d’une manière particulière, en sorte qu’elles soient saisies d’admiration à l’égard des merveilles que Dieu veut accomplir dans l’âme des hommes et que, saisies d’admiration, elles soient attirées à se consacrer à la réalisation des desseins de l’amour, c’est-à-dire à la réalisation de la vie de l’Esprit, en elles-mêmes d’abord, et dans les autres ensuite. Il n’y a pas d’autre question que celle-là ; la vie religieuse est ce don total au service du dessein de Dieu, en sorte qu’elle appelle une consécration totale. Ceci signifie d’abord que l’âme religieuse est comme introduite par l’Esprit dans ce dessein de Dieu, qu’elle cherche à mieux le comprendre, qu’elle y entre par l’intelligence de la foi. […]

L’Esprit-Saint, donc, introduit d’abord l’âme religieuse dans cette intelligence des desseins de Dieu ; il lui donne le sentiment de leur souveraine réalité ; et du coup, il l’attire à se mettre au service de ce que Dieu veut accomplir dans le secret des cœurs. L’âme religieuse souffre en voyant que Dieu n’est pas aimé et, remplie de son amour, elle désire faire partager cet amour. Qu’est-ce que finalement la vie religieuse sinon l’épanouissement en nous de la charité spirituelle, de l’amour intense de Dieu et des âmes ? La charité divine enflamme le cœur et suscite le désir de se livrer totalement à Dieu pour être l’instrument de ses merveilleux desseins. Quand on a compris combien ce que Dieu voulait accomplir est plus merveilleux que ce que les hommes veulent accomplir, combien la construction du Royaume de Dieu est plus réelle que la construction des cités terrestres, alors comment le cœur ne serait-il pas attiré à se livrer totalement au Christ pour qu’il se serve de lui comme il le voudra ? Cette dépossession totale s’exprime extérieurement par le vœu d’obéissance, qui constitue un élément essentiel de la consécration à Dieu, et intérieurement par la docilité au Saint-Esprit. Par là, on est assuré de ne pas accomplir son œuvre propre, mais d’être totalement au service du dessein merveilleux de Dieu.

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Messe pour la paix

Un appel à la sainteté

Les vœux religieux sont l’expression de ce don définitif. Tout ce qui est grand est définitif : le mariage est définitif, le sacerdoce est définitif, la vie religieuse est définitive. Penser qu’on puisse n’être un prêtre, un époux ou un religieux que pour un certain temps, c’est la négation même du don ; dans ces conditions, on se prête, on ne se donne pas. C’est-à-dire qu’on reste son propriétaire, puisqu’on se réserve le droit de se reprendre quand on en aura envie. Ce qui est essentiel dans les vœux religieux, c’est justement, par un engagement définitif, de mettre la décision d’être totalement au service de Dieu à l’abri des possibilités éventuelles de mises en question et de tentations. C’est la manière, en quelque sorte, d’être sûrs que, quels que soient les troubles qu’on puisse éprouver, on a vraiment mis sa vie au service du dessein infini de l’Amour.

Cette vie, donc, totalement livrée à Dieu, réalise déjà, de façon inchoative, la fin même du dessein de Dieu, la vie selon l’Esprit. […]

La vie des religieux et religieuses est essentiellement de tendre à être tout entier(e) sous l’action de l’Esprit ; deuxièmement, on ne peut être sous l’action de l’Esprit d’une manière durable que si on s’en donne les conditions, c’est-à-dire une Règle ; enfin, les religieux et religieuses apportent à l’Église quelque chose d’incomparable et qui lui est absolument nécessaire.

La première leçon, la première fonction de la vie religieuse est de témoigner, non pas de ce dont l’homme est capable, mais de ce dont Dieu est capable, suivant le mot de l’Évangile : « En vous voyant, ils rendront grâce à Dieu ». Je veux dire qu’il y a des choses dont les hommes sont capables ; par exemple, la vertu, le courage, la générosité. Et quand des hommes les réalisent, on les rapporte à l’homme et on admire ce dont l’homme est capable.

Mais le propre de la sainteté, le propre de la vie spirituelle authentique, c’est qu’elle n’est pas l’œuvre des hommes, c’est qu’elle est l’œuvre de l’Esprit. C’est d’ailleurs très encourageant, parce que cela veut dire que la sainteté n’est conditionnée par rien d’autre que la foi, et c’est pourquoi elle est possible à tous. Il n’est pas nécessaire d’avoir des aptitudes humaines particulières, il suffit d’avoir une foi totale et de se livrer au Saint-Esprit. Et nous voyons qu’il y a eu parmi les saints des hommes qui se sentaient eux-mêmes fragiles, – saint Jean de Brébeuf disait qu’il ne pouvait supporter l’idée de se faire une piqûre d’épingle, mais qu’il était prêt à affronter les supplices que les Iroquois pourraient lui faire subir, parce qu’il savait qu’à ce moment-là la grâce de Dieu le soulèverait.

C’est pourquoi la mission de la vie religieuse est de faire toucher ce domaine propre de la réalité qu’est l’ordre de la sainteté, c’est-à-dire l’ordre de ce que l’Esprit-Saint seul accomplit dans les cœurs. Il y a dans une âme vraiment spirituelle une humilité – parce qu’elle sait qu’elle n’y est pour rien et que c’est l’Esprit qui accomplit tout, – une docilité à l’Esprit, un goût des choses spirituelles qui suscitent, beaucoup plus qu’on ne le croit, le sentiment qu’il y a là quelque chose qui vient de Dieu. Et c’est en quoi la vie religieuse porte un témoignage de la fécondité de la grâce de Dieu dans une âme, des merveilles que Dieu peut accomplir dans l’âme de ceux qui se livrent à lui.

Cardinal Jean Daniélou

Être appelé à quoi ?

« Le Seigneur appelle. Il appelle chacun de ceux qu’Il veut voir devenir prêtres. Peut-être y a-t-il ici plusieurs jeunes qui ont entendu cet appel dans leur cœur, l’envie de devenir prêtres, l’envie de servir les autres dans les choses qui viennent de Dieu, l’envie d’être toute leur vie au service pour catéchiser, baptiser, pardonner, célébrer l’Eucharistie, soigner les malades… 

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