Le célibat pour le Royaume : quel sens ?

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Situation apparemment anormale pour le monde, le célibat n’est pas toujours bien compris. Pourtant, dans la suite du Christ, Fils incarné, le célibat a un sens. Mgr Renauld de Dinechin, et le Père Bernard Maës nous expliquent le sens du célibat consacré.

Nous ne devons jamais cesser de nous étonner de la chose suivante : lorsque le Fils de Dieu vient dans notre monde, se faisant semblable à l’homme en toute chose, il aurait pu fonder une famille, or il choisit de ne pas se marier.

Mais maintenant, constatons une autre chose : à aucun moment dans l’Évangile il n’est dit que Jésus est célibataire, par contre, à plusieurs reprises, il est dit explicitement être l’Époux.

Voilà qui mérite d’être contemplé. En demeurant dans cet état de célibat, Jésus choisit de se rapprocher de l’homme blessé par la vie, dénué de reconnaissance. Pourtant, ses proches ne le voient pas comme un homme affaibli, un être en manque. Ils le voient comme l’homme accompli par excellence et ils disent que c’est lui l’Époux véritable. (Mc 2, 19-20 ; Jn 3, 29 ; Jn 15, 11 ; Jn 16, 24 ; Jn 17, 13)

Jésus est demeuré célibataire dans un don absolu au Père d’une part, et aux hommes d’autre part. Sa mère, Marie, dès avant l’Annonciation, a reçu un appel de Dieu à se consacrer à lui dans la virginité. Dans les décennies qui ont suivi la vie terrestre de Jésus, des chrétiens voudront le suivre et l’imiter de façon radicale, jusqu’à choisir la même forme de vie. La virginité et le martyre sont alors les deux façons de se porter témoins de la Résurrection, les deux grandes preuves d’amour pour le Christ.

Jésus a-t-il conseillé à ses disciples ce mode de vie ? Lorsqu’il parle à ses disciples de l’indissolubilité du mariage et qu’il voit la difficulté de certains à admettre une telle radicalité, il ajoute que « certains choisissent de ne pas se marier à cause du Royaume des cieux ». Et face à la perplexité de certains devant ses propos, il dit encore : « Ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre cette parole, mais ceux à qui Dieu l’a révélée » (Mt 19, 11).

L’histoire chrétienne est remplie d’hommes et de femmes qui ont consacré leur existence à Dieu en choisissant de ne pas se marier.

Le célibat pour le Royaume habite l’Église depuis le fondement, depuis Jésus lui-même. Quelle force de témoignage, quand on y pense ! À travers leur vie originale, ces chrétiens nous disent combien Dieu comble entièrement ceux qui s’abandonnent à lui. Souvent, tel prêtre, telle femme consacrée, tels religieux ou religieuse nous ont touchés. Leur célibat ressemble à un voile léger qui laisse paraître une grâce intérieure. Leurs coeurs, nécessairement ouverts, sont à notre écoute. Ces témoins de Jésus portent la prière vivante en leur chair, ils sont prêts à aimer inconditionnellement tous les pauvres d’amour.

Qui renoncerait au bonheur ?

Oui, mais après le premier émerveillement, le célibat apparaît à nos yeux comme une carapace difficile à porter ! Nous connaissons suffisamment le désir d’unir notre vie à un être bien-aimé, d’épanouir notre condition physique d’homme et de femme et de fonder une famille. Notre chair peut être prière, elle peut être aussi force insatiable de plaisir et d’amour. Et qui renoncerait à ce bonheur ? Pourtant, le Christ appelle certains à se consacrer dans le célibat « pour le Royaume » (Mt 19, 12). « Qui peut comprendre, qu’il comprenne », ajoute-t-il ! Alors, nous avons à comprendre, nous autres, et ce n’est pas un court chemin. Car, de fait, ce fameux Royaume est situé avant tout au ciel, avec la communion bienheureuse de l’homme et de Dieu. Pour le moment, nos désirs nous appellent un peu partout. Il faut choisir. Il faut saisir le sens.

Faire un choix

Tout appel de Dieu est une grâce. Celle du célibat pour le Royaume est grande : c’est la consécration d’une relation personnelle avec le Seigneur Jésus, c’est l’expérience d’une pauvreté comblée par le Père, c’est l’appel de l’Esprit à s’ouvrir à l’amour universel. Cette proposition de vie spirituelle est un don de Dieu. Celui qui y répond expérimente alors un bonheur qu’il ne soupçonnait pas, une joie qui vient même contenter sa condition corporelle.

Mgr Renaud de Dinechin et Père Bernard Maës

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