Lorsqu’on veut réfléchir un peu sérieusement à l’orientation de sa vie et notamment quand on se pose la question d’une vocation particulière, il est indispensable, à un moment ou à un autre, de vivre une retraite spirituelle. Quand décider de la faire et dans quel état d’esprit ?
Pour qu’une retraite soit fructueuse, il faut d’abord la désirer et la choisir librement. On n’y va pas par devoir ni en touriste, simplement parce que cela serait inscrit dans un programme à honorer. C’est une démarche que l’on décide quand on est disposé à répondre généreusement à l’appel du Seigneur. Il faut ensuite se rendre disponible à la rencontre avec le Dieu vivant et lui ouvrir son cœur de manière inconditionnelle. Ou, pour dire les choses autrement, il faut consentir à se convertir et à se laisser renouveler intérieurement.
Cette disponibilité intérieure exige d’abandonner tout ce qui peut encombrer l’esprit et paralyser le cœur. Celui qui entend vivre une retraite vient les mains vides, sans téléphone ni ordinateur, et sans autre livre que sa Bible, laissant chez lui travail, lectures, projets du moment, préoccupations…
Cette disponibilité n’est pas seulement matérielle. Elle s’accompagne du silence intérieur pour accueillir la Parole de Dieu. L’attitude spirituelle à cultiver est celle que le prêtre Éli indique au jeune Samuel : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Sam 3,9).
Enfin, il faut avoir choisi de se laisser conduire par un frère aîné qui a quelque expérience spirituelle et à qui l’on va faire confiance. On commence par remettre entre ses mains soucis et questions. Puis on écoute avec attention ses instructions, conseils et encouragements et on lui rend compte du chemin accompli dans la retraite. Faut-il préciser encore qu’on ne vient pas en retraite pour trouver une réponse immédiate à une question précise ? N’oublions jamais que la pratique de Jésus est de déplacer les questions pour nous conduire à l’essentiel !
Mgr Pascal Roland